Commencée a 10 h ,l'intensité de la bataille faiblie vers 14h lorsque le vent tourna ,privant Tourville de son avantage initial. Jusque la ,l'artillerie française s'était magnifiquement comportée. Les vaisseaux français avaient tenue tète a deux ,voir trois navires ennemis...En réalité, huit vaisseaux français, dont le" Soleil Royal" et" l'Ambitieux" tenaient la dragée haute a 18 navires de ligne anglais! Les coups de vent faiblissants désorganisaient l'ordonnance de la ligne que Tourville avait jusque la maintenue ,malgré la supériorité numérique ennemie. Maintenant ,ce sont les courants et un calme plat qui contribuèrent au désordre qui s'en suivi. La ligne ennemie, très étirée tentait d'envelopper l'avant garde française avec les navires hollandais. Les Anglais ,en faisaient autant a l'arrière garde, composant un immense croissant, dont les cornes commençaient a vouloir se resserrer. Mais l'arrière garde céda habillement du terrain en gardant ses positions. Tourville usa d'une ruse ennemie utilisée lors d'une bataille précédente. Il donna l'ordre de mouiller.
Ce qui fait que de nombreux navires ennemis surpris par la manœuvre le dépassèrent en désordre, entrainés par le courant, tout en se faisant soigneusement poivrer ,subissant de gros dégâts en traversant les vaisseaux français en échiquier.. Il était 20h,et maintenant le brouillard ajouta un spectacle nocturne de vaisseaux encalminés tels des fantômes immobiles sur la mer. Pendant plus de douze heures, la flotte française ,malgré son infériorité numérique manifeste, avait tenue tète magnifiquement en coulant, malgré cette débauche de fumée et de coups de canons, un vaisseau anglais et un navire hollandais sans perte de notre coté.
Malheureusement, Tourville prit trop tardivement une décision majeure. Ses navires ont terriblement souffert, difficilement gouvernables, faisant eau et se comportant comme des sabots. Le vent est pratiquement nul, et il faut jeter l'ancre pour ne pas prendre le peu d'avance prise pour ne pas se laisser emporter par les courants. "Le Soleil Royal" n'avance plus (Tourville s'était effusé a l'abandonner ou le bruler, ce qui était compréhensible). Ordre fut donner de transférer le pavillon amiral sur" l'Ambitieux" et, par groupes dispersés de sauver ce qui pouvait l'être. Certains purent regagner Brest d'autres St Malo et d'autres vers Cherbourg à la Hougue,ou ils s'échouèrent ,dont le" Soleil Royal", Tourville étant remonté a son bord. L'ennemi avait poursuivi les éclopés en retraite.
Malgré une résistance désespérée du navire amiral qui réussi a détruire deux brulots, un troisième s'accrocha a sa poupe et le fit exploser, ses canons tirant encore. Douze navires furent détruits .Le 29 mai 1692 sonna pour la France le glas de la guerre d'escadre. Plus jamais ,la France ne connaitra un tel déploiement d'un si grand nombre de vaisseaux. Les autres nations non plus d'ailleurs!
La guerre de course allait commencer et ces "Messieurs de St Malo" vont connaitre leurs heures de gloire.

Autre vue de la cité corsaire

Version revisitée et colorisée du nid de corsaires tant redouté de la" perfide Albion"

Pourtant en 1693,La flotte française ,malgré la Hougue, disposait d'une flotte encore redoutable, et presque plus puissante qu'avant.
Enfin, encore quelques temps. les vaisseaux du Roi Soleil présentaient encore leur or, qui n'apparu bientôt plus que sur les ronds de bosse des sculptures et les armes royales ,pour laisser la places au jaune de Naples moins couteux.
Le "Formidable" 96 canons, ( 1691)

le "Fulminant" ( 80 à 98 canons) de 1900tx

" L'Agréable", qui servi jusqu'à la fin du règne du Grand Roi.

Si graduellement ,par manque de moyen, la France va voir une partie de ses gros vaisseaux disparaitrent, elle connaitra encore de grands combats. Mais aussi la fameuse expédition de Rio de Janeiro en 1711 menée par le sieur Duguay. Les historiens s'accordent pour reconnaitre que malgré le manque de moyen, les navires français furent utilisés avec discernement.
Le type de navires pour la guerre de course utilisés fut généralement des bâtiments de 40 a 52 pièces comme le "Maure" qui se distingua au combat de la Hougue dans la division du "Soleil Royal", mais aussi avec Jean-Bart (Yan Baert).

A suivre Jean-Jacques
