L'accumulation de fautes stratégiques,l'absence d'une vision politique a long terme et l'ignorance de se donner les moyens de l'appliquer nous conduisirent au désastre.Notre base de Pondichéry n'avait pas les infrastructures nécessaires,ni le matériel le plus élémentaire pour entretenir une escadre y stationnant. L'administration française porte une lourde responsabilité de part son ignorance et son avarice.Son incurie entraîna un gaspillage d'efforts en pure perte.Il est irréaliste d'envoyer a l'autre bout du monde ,une escadre de quelle importance que se soit sans s'assurer de la logistique pour son entretien. Nos soldats qui devraient se trouver face a l'Anglais au Canada,aux Indes ou dans les autres colonies,se trouvaient au fin fond de l'Allemagne " travaillant" pour le Roi de Prusse dans une guerre qui ne nous regardait pas (Mme de Pompadour avait encore fait des siennes).
Le 10 septembre 1759 se déroula le combat de Porto Novo ou de Goudelour. Les quelques rares navires français qui passaient a travers les filets anglais ravitaillaient au compte goutte les Mascareignes. Toujours bien renseigné ,l'ennemi avait vu son escadre locale renforcée par deux navires de 68 et 60 pièces. L'escadre française commandée par d' Aché comptait deux 74 canons,trois 64 canons de la Royale et l'appoint de 6 marchands armés d'un nombre de canons hétéroclites en nombre et en calibres...Les marchands transportait soldats,matériel et ravitaillement,mais surtout des piastres et des diamants qui seraient négociés pour le paiement des soldes arrivées a destination.
Selon un ballet bien réglé,les deux escadres s'étant aperçues ,se mirent en ligne de file et se canonnèrent pendant cinq heures.

Les uns et les autres décrochant pour réparer leurs avaries et reprendre le combat aussitôt après. Finalement les Anglais décrochèrent en s'éloignant ayant particulièrement souffert dans leurs matures. Apres ce combat indécis, l'escadre s'en était plutôt bien tirée et pouvait revendiquer une victoire étant restée maître du champ de bataille. Les navires français arrivèrent a destination livrant troupes matériel et l'argent pour payer les garnisons.
D'Aché avait rempli sa mission et s'en tint la. Mais la menace était toujours la et se précisait toujours d'avantage.Sentant l’imminence du danger , les notables supplièrent plusieurs fois d'Aché de rester avec ses forces pour résister contre l'Anglais. Sourd et aveugle celui-ci partit néanmoins n’imaginant pas un seul instant qu'il ratait l'occasion unique de voir,l'influence française contribuer à constituer un immense empire français des Indes. Restée sans défense Pondichéry ,assiégée de toutes parts du se rendre en 1761.
En Europe,la situation est aussi préoccupante. Toulon était bloquée par une escadre anglaise. Partie de Brest un force française mettait le cap pour venir débloquer le blocus. Deux vaisseaux anglais avaient eu le culot de s'introduire dans la rade pour détruire les navires a l'ancre. Ils se font sérieusement poivrer par des canons côtiers camouflés et sont obligés de se faire touer par leurs embarcations pour se sortir du guêpier dans lequel il s'était fourrés. L'escadre française venue de Brest était supérieure en nombre,mais a cause d'un signal passé inaperçu ou d'une mauvaise interprétation de celui-ci , une partie de l'escadre française continua sa route, et trois navires de ligne et trois frégates firent escale a Cadix. L'escadre français perdant son avantage initial et amputée de ses vaisseaux dut faire face bientôt a 14 vaisseaux et 14 frégates de 24 a 40 pièces.
Ce fut ce que les historiens appelèrent la curée de Lagos. Malgré un combat acharné, inférieurs en nombre les navires français furent particulièrement maltraités,certains s’échouèrent sur les cotes portugaises,furent incendiés par leur propre équipage pour éviter la capture, d'autres du fait de l'ennemi,qui n'avait cure de la neutralité portugaise.
L'amiral de la Clue mourut des suites de ses blessures,son navire amiral incendié. La flotte de Toulon n’existait plus.
C'est plus fort que tout;nos échecs ne nous servent pas de leçon. Il y a des idées fixes qui, tel le monstre du Loch Ness resurgissent régulièrement quitte a aveugler ceux qui s'y accrochent. Débarquer en Angleterre en est l'exemple typique.
Un plan qui semblait bien préparé mais qui se déclenchait dans un contexte dramatique face a des forces supérieures,et au mois de novembre! La ou les conditions météorologiques sont particulièrement défavorables! Qui plus est ,des troupes et des officiers inexpérimentées. Sur le navire amiral,l'Orient de 80 canons,il y avait a peine 20 hommes sur 750 qui étaient considérés comme de vrais marins. Et pour couronner le tout ,encore un duo antagonistes dont les plans s'opposaient,le maréchal de Conflans et le duc d'Aiguillon Quatre rochers au large de Hoedic et de Houât battus par une mer déchaînée mirent tout le monde au même plan.
Il manquait 4000 matelots a la flotte française de 22 navires,3 frégates et 2 corvettes transportant 14 000 hommes. La flotte anglaise comptait plus de 30 voiles !
On embarqua des soldats a leurs places et ce fut en infériorité numérique et dans une mer ourlée d'écume que l'histoire retiendra cet affrontement " la bataille des Cardinaux" Acculés a la cote, certains vaisseaux français s'échouèrent,mais deux autres,
( le " Thésée " commandé par Kersaint,l'ancien commandant de l'"Atalante"qui disparu avec son 2 e fils et le " Superbe ",le bordé fracassé par le feu du " Royal Georges "),sous les yeux horrifiés de leurs adversaires coulèrent a pic,la mer s’engouffrant par les sabords ouverts de la batterie basse.
Frégate française type " Atalante "


H.M.S " Royal Georges "

Proue colorisée du " Thésée "

dessin original de la poupe du Thésée

Mise en couleur de la poupe de ce vaisseau

Bien entraînée et équipée comme il se doit la flotte anglaise malgré les élément déchaînés subit peu de dégâts. Elle s'empara d'un 80 canons le " Formidable "
Tableau de poupe colorisé du " Formidable" ( 80 canons)

A 17 h la flotte française n’existait plus.

A suivre Amitié Jean-Jacques