Afin d'accompagner notre ami Daniel le pirate dans la réalisation de sa frégate de 24,la Constellation,je me suis laissé aller a écrire ces petites lignes
Des voiliers ont ponctués l'histoire de part leur histoire,l'élégance ou l'originalité de leurs formes,et particulièrement leurs combats singuliers qui par le style s'apparentaient au combat des chevaliers et plus tard aux aviateurs des premiers temps",les chevaliers du ciel".
Le terme frégate fut donné indifféremment a n'importe quel navire de petit tonnage chargé de missions rapides d'échanges d'informations,reliant les colonies.
Ces voiles rapides ,maniables aux multiples missions s'assuraient du contrôle des cotes et de l'éclairage des flottes. Armée de quelques pièces de petits calibres,celles-ci,de part l'évolution des techniques et des besoins virent leur taille grandir ainsi que le nombre de leurs canons . De commerce et de guerre la frégate se vit classifiée dans la liste d'une flotte comme unité dûment reconnue. Les frégates étaient des trois mats avec un, voir dans un premier temps deux ponts ( sous Louis XIV par exemple).Leur armement était uniformément constitué par une batterie de canons de même calibre. L'uniformité réglementée du calibre et du nombre de canons se rapportait généralement a une période de l'histoire navale. Sous Louis XV par exemple,la frégate de 8 ( c'est a dire que l'armement principal était constitué de canons de 8 livres) de type Renommée était majoritaire. Sous Louis XVI,c'était la frégate de 12 avec quelques unités restantes de 8 qui, petit a petit servaient a l'instruction ou étaient vendues au commerce.
Frégate de 12 ( maquette de l'auteur )
En 1780, toujours sous Louis XVI,la première frégate de 18 vit le jour,c'était la Vénus (elle disparu dans une tempête en 1793) .
Sans doute trop en avance sur son temps la frégate française de 24 n'eu pas le développement espéré dans notre royale et même sous l'Empire ( chez nos voisins d'outre Manche non plus d'ailleurs,l’Égyptienne,l'une de nos rares frégates de 24 fut capturée a l'ancre en Egypte et,passée sous les couleurs de la Royal Navy,on s'empressa de remplacer ses 24 livres par du 18).. L'argument était qu'elle coûtait presque aussi chère qu'un 74 canons. L'argument était un peu spécieux,car la frégate de 24 était plus rapide,plus maniable et avait un arment suffisamment dissuasif pour tenir tète a un 74 canons ou prêter main-forte a l'un des nôtres. Un autre aspect qui ,semble t il n'a pas été prit en compte,c'est le temps de navigation d'une frégate comparé a un lourd vaisseau de ligne diminuait sensiblement le risque de maladie et de consommation de vivre et d'eau.
Photos de l’égyptienne prises sur le livre Modeles historiques du Musée National de la Marine de Mr Jean Boudriot
Collection archéologique navale Française
La frégate dite de 18 fut majoritaire sous l'Empire avec le reste des frégates de 12 encore utilisables.
La frégate de 24 connue ses heures de gloire particulièrement dans la Marine américaine. N'ayant pas les moyens de financer une flotte a l'identique de l'Angleterre et de la France,la jeune nation américaine,jugea avec beaucoup de discernement de construire peu de navires ,mais bien armés,avec des équipages supérieurement entraînés,bien habillés , nourris correctement, et mieux payés que leurs homologues étrangers. La solde était de 12 à 14 dollars a terre par mois,un matelot de la marchande touchait 8 à 10 dollars pour un an. ( alors que pour la Navy.......aucun délai !).La ration du marin américain était sans commune mesure avec ses homologues étrangers. 1 livre de viande par homme et par jour,un quart de litre d'alcool ou un peu plus d'un litre de bière.
Une demi pinte quotidienne ( 1/4 de mélange d'eau et de Whisky),un autre marin échange un rouleau de tabac pour une ration supplémentaire
L'Amérique va donc se doter de navires en petit nombre,mais la qualité des matériaux,de l'armement et l'entrainement sera privilégié.
Détail assez peu commun,avant l'engagement et la signature du futur marin,on lui faisait visiter son futur batiment et lui expliquait ses conditions de travail.....
Décidément ces américains étaient très en avance...
8 frégates de 24 seront construites
L' United-States à Philadelphie 44 canons le 10 mai 1797
La Constellation à Baltimore 36 canons le 7 septembre 1797
La Constitution à Boston 44 canons le 21 octobre 1797
La Chesapeake à Norfolk 36 canons le 20 juin 1799
La Congress à Pormouth 36 canons en décembre 1799
A noter la présence de caronades de 24 ou 32 livres souvent non comptabilisées dans l'armement ( dans la Marine anglaise non plus d'ailleurs, et pourtant elles causaient des ravages épouvantables sur les ponts adverses).
Eviter à tout prix d'engager le combat avec les frégates américaines à moins de disposer d'une supériorité de 2 contre 1
Message d'urgence envoyé aux bâtiments de La Royal Navy
La Guerrière s'incline sous les bordées dévastatrices des 24 livres de la Constitution.
Scène d'abordage d'une frégate américaine ( la Chesapeake par une frégate anglaise,la Shannon).Un des rares succès de La Royal Navy.
Cet événement est a l'origine du pavillon " ne rendez pas le navire " ,dernière phrase prononcée par le capitaine américain de la Chesapeake.
Que c'était il passé? La Constitution venait de vaincre coup sur coup 2 frégates anglaises,la Guerrière et la Java ( ex Renommée),anciennes frégates françaises dessinées par le célèbre J.N. Sané. Les Anglais n'avaient rien de plus pressés que de relever les plans d'une frégate française capturée quand ils apprenaient qu'elles avaient été dessinées par lui. La Constitution comme ses soeurs prouva la supériorité de ce type de batiment sur tous ses adversaires qui eurent l'imprudence de se mesurer aux frégates de 24. L'amiral Nelson en escale a Gibraltar, fut peut être conscient de la naissance de la puissance de la Marine américaine en observant l'appareillage de la frégate Constitution,il fut impressionné par les manœuvres de la grande frégate. Un navire bien conçu,très bien armé,avec un équipage entraîné et supérieurement motivé. Les canonniers américains s’entraînaient constamment en s'attachant profondément a leurs armes,leur donnant même un nom particulier. A cela s'ajoutait une colère ,voir une haine viscérale de l'ennemi anglais et la perspective de parts de prise intéressante.
Daniel a déja cette gravure, mais pour l'instant je ne sais pas lui envoyer en scan
Pour nos lecteurs,c'est la Constellation entrant dans un port français suivi du cotre Hornet ( le frelon) gravure Antoine Roux l’aîné.
Gravure comme les suivantes tirées du livre Les frégates " La grande aventure de la mer " édité par Time Life
Scène du quotidien dans l'entrepont avec les officiers
L'équipage,avec ses taches ménagères
Noter la cuisine moderne en fer comparée aux anciennes en bois et a briques
La Constitution et sa sœur la Constellation ( surnommée le cheval de course de Baltimore), sont soigneusement entretenues et ancrées à Boston témoignant du savoir-faire américain
Outre le fameux pavillon symbole au beaupré de tous les navires américains encore aujourd'hui " ne marche pas sur moi",il y en a un autre,ne rendez pas le navire
Bonne lecture A bientôt et bonne continuation a Daniel Amitiés Jean-Jacques

Des voiliers ont ponctués l'histoire de part leur histoire,l'élégance ou l'originalité de leurs formes,et particulièrement leurs combats singuliers qui par le style s'apparentaient au combat des chevaliers et plus tard aux aviateurs des premiers temps",les chevaliers du ciel".
Le terme frégate fut donné indifféremment a n'importe quel navire de petit tonnage chargé de missions rapides d'échanges d'informations,reliant les colonies.
Ces voiles rapides ,maniables aux multiples missions s'assuraient du contrôle des cotes et de l'éclairage des flottes. Armée de quelques pièces de petits calibres,celles-ci,de part l'évolution des techniques et des besoins virent leur taille grandir ainsi que le nombre de leurs canons . De commerce et de guerre la frégate se vit classifiée dans la liste d'une flotte comme unité dûment reconnue. Les frégates étaient des trois mats avec un, voir dans un premier temps deux ponts ( sous Louis XIV par exemple).Leur armement était uniformément constitué par une batterie de canons de même calibre. L'uniformité réglementée du calibre et du nombre de canons se rapportait généralement a une période de l'histoire navale. Sous Louis XV par exemple,la frégate de 8 ( c'est a dire que l'armement principal était constitué de canons de 8 livres) de type Renommée était majoritaire. Sous Louis XVI,c'était la frégate de 12 avec quelques unités restantes de 8 qui, petit a petit servaient a l'instruction ou étaient vendues au commerce.
Frégate de 12 ( maquette de l'auteur )
En 1780, toujours sous Louis XVI,la première frégate de 18 vit le jour,c'était la Vénus (elle disparu dans une tempête en 1793) .
Sans doute trop en avance sur son temps la frégate française de 24 n'eu pas le développement espéré dans notre royale et même sous l'Empire ( chez nos voisins d'outre Manche non plus d'ailleurs,l’Égyptienne,l'une de nos rares frégates de 24 fut capturée a l'ancre en Egypte et,passée sous les couleurs de la Royal Navy,on s'empressa de remplacer ses 24 livres par du 18).. L'argument était qu'elle coûtait presque aussi chère qu'un 74 canons. L'argument était un peu spécieux,car la frégate de 24 était plus rapide,plus maniable et avait un arment suffisamment dissuasif pour tenir tète a un 74 canons ou prêter main-forte a l'un des nôtres. Un autre aspect qui ,semble t il n'a pas été prit en compte,c'est le temps de navigation d'une frégate comparé a un lourd vaisseau de ligne diminuait sensiblement le risque de maladie et de consommation de vivre et d'eau.
Photos de l’égyptienne prises sur le livre Modeles historiques du Musée National de la Marine de Mr Jean Boudriot
Collection archéologique navale Française
La frégate dite de 18 fut majoritaire sous l'Empire avec le reste des frégates de 12 encore utilisables.
La frégate de 24 connue ses heures de gloire particulièrement dans la Marine américaine. N'ayant pas les moyens de financer une flotte a l'identique de l'Angleterre et de la France,la jeune nation américaine,jugea avec beaucoup de discernement de construire peu de navires ,mais bien armés,avec des équipages supérieurement entraînés,bien habillés , nourris correctement, et mieux payés que leurs homologues étrangers. La solde était de 12 à 14 dollars a terre par mois,un matelot de la marchande touchait 8 à 10 dollars pour un an. ( alors que pour la Navy.......aucun délai !).La ration du marin américain était sans commune mesure avec ses homologues étrangers. 1 livre de viande par homme et par jour,un quart de litre d'alcool ou un peu plus d'un litre de bière.
Une demi pinte quotidienne ( 1/4 de mélange d'eau et de Whisky),un autre marin échange un rouleau de tabac pour une ration supplémentaire
L'Amérique va donc se doter de navires en petit nombre,mais la qualité des matériaux,de l'armement et l'entrainement sera privilégié.
Détail assez peu commun,avant l'engagement et la signature du futur marin,on lui faisait visiter son futur batiment et lui expliquait ses conditions de travail.....
Décidément ces américains étaient très en avance...
8 frégates de 24 seront construites
L' United-States à Philadelphie 44 canons le 10 mai 1797
La Constellation à Baltimore 36 canons le 7 septembre 1797
La Constitution à Boston 44 canons le 21 octobre 1797
La Chesapeake à Norfolk 36 canons le 20 juin 1799
La Congress à Pormouth 36 canons en décembre 1799
A noter la présence de caronades de 24 ou 32 livres souvent non comptabilisées dans l'armement ( dans la Marine anglaise non plus d'ailleurs, et pourtant elles causaient des ravages épouvantables sur les ponts adverses).
Eviter à tout prix d'engager le combat avec les frégates américaines à moins de disposer d'une supériorité de 2 contre 1
Message d'urgence envoyé aux bâtiments de La Royal Navy
La Guerrière s'incline sous les bordées dévastatrices des 24 livres de la Constitution.
Scène d'abordage d'une frégate américaine ( la Chesapeake par une frégate anglaise,la Shannon).Un des rares succès de La Royal Navy.
Cet événement est a l'origine du pavillon " ne rendez pas le navire " ,dernière phrase prononcée par le capitaine américain de la Chesapeake.
Que c'était il passé? La Constitution venait de vaincre coup sur coup 2 frégates anglaises,la Guerrière et la Java ( ex Renommée),anciennes frégates françaises dessinées par le célèbre J.N. Sané. Les Anglais n'avaient rien de plus pressés que de relever les plans d'une frégate française capturée quand ils apprenaient qu'elles avaient été dessinées par lui. La Constitution comme ses soeurs prouva la supériorité de ce type de batiment sur tous ses adversaires qui eurent l'imprudence de se mesurer aux frégates de 24. L'amiral Nelson en escale a Gibraltar, fut peut être conscient de la naissance de la puissance de la Marine américaine en observant l'appareillage de la frégate Constitution,il fut impressionné par les manœuvres de la grande frégate. Un navire bien conçu,très bien armé,avec un équipage entraîné et supérieurement motivé. Les canonniers américains s’entraînaient constamment en s'attachant profondément a leurs armes,leur donnant même un nom particulier. A cela s'ajoutait une colère ,voir une haine viscérale de l'ennemi anglais et la perspective de parts de prise intéressante.
Daniel a déja cette gravure, mais pour l'instant je ne sais pas lui envoyer en scan
Pour nos lecteurs,c'est la Constellation entrant dans un port français suivi du cotre Hornet ( le frelon) gravure Antoine Roux l’aîné.
Gravure comme les suivantes tirées du livre Les frégates " La grande aventure de la mer " édité par Time Life
Scène du quotidien dans l'entrepont avec les officiers
L'équipage,avec ses taches ménagères
Noter la cuisine moderne en fer comparée aux anciennes en bois et a briques
La Constitution et sa sœur la Constellation ( surnommée le cheval de course de Baltimore), sont soigneusement entretenues et ancrées à Boston témoignant du savoir-faire américain
Outre le fameux pavillon symbole au beaupré de tous les navires américains encore aujourd'hui " ne marche pas sur moi",il y en a un autre,ne rendez pas le navire
Bonne lecture A bientôt et bonne continuation a Daniel Amitiés Jean-Jacques

